Les premières années
Alors... avant d'en venir à l'apprentissage de la lecture... il y a eu les autres... marcher, parler, etc. Franchement, ça s'est bien passé. Ah, aussi on pratiquait le cododo... d'abord dans notre lit, puis à côté, puis de l'autre coté de la cloison... et comme prévu, il a fini par trouver plus sympa de dormir dans sa propre chambre... et avant ses 15 ans ! (ça c'est pour ceux qui nous prédisaient le pire)... vers 5 ans, en fait il a arrêté de venir dans notre lit, mais c'est une autre histoire...
Louis tout petit, on a beaucoup lu et joué, on s'est pas mal baladés. On a commencé à aller à la biliothèque. Tranquilou il a continué d'apprendre les choses de son âge, en partie à travers les moments de jeux, de livres partagés (dont une revue, Abricot), avec moi, avec nous et avec d'autres personnes, petits et grands... beaucoup à travers la vie quotidienne à la maison, au jardin et ailleurs : au marché, au supermarché, chez des potes, en sortie... On vivait notre vie normalement, avec notre petit, et lui il grandissait et observait... ce qu'il avait toujours su faire, comme tous les autres... On ne voyait pas pourquoi on aurait du l'enfermer à l'école toute la journée, en grand groupe...
J'avais lu le bouquin sur apprendre à lire à son bébé, ce n'est pas que c'était un objectif pour moi, loin de là, et Louis était déjà un grand bébé, mais ça avait piqué ma curiosité, et je me disais qu'il y aurait peut-être des trucs à piocher. En effet : j'ai imprimé assez gros des mots en minuscules d'imprimerie (ce que l'on trouve le plus dans les livres), découpés et collés sur des cartons que je plaçais à l'aide de gomme fixe sur un pot, un placard, une chaise, etc. y'en avait pas mal dans la maison... Je lui faisais faire du traçage (j'ai insisté lourdement parfois, et il y a eu des séances difficiles, suivies par des moments pas cools du tout en famille...) et des petits jeux issus du net (ou sur le net, genre http://www.tibao.com/).
Ses 3 ans approchaient. Et j'avais déjà un problème lié à l'IEF : le regard des autres, déjà ! J'avais d'abord à justifier ce choix auprès de mes parents et perso, même s'ils habitent loin, ça me posait un problème...
Ensuite... dans la vie courante ça a commencé à être lourd pour moi... Pourtant de 3 ans à 6 ans rien n'est obligatoire, même pas l'instruction. Mais pour la plupart c'était un scoop (comme pour moi quelques années auparavant d'ailleurs...) et j'avais l'impression d'être une bête curieuse.
Le truc c'est que la plupart des gens, quand ils posent la question : « Il a quel âge ? ... Alors, c'est la rentrée en Septembre ?! », pensent connaître la réponse... et... y'en a que la réponse surprend !! Bon... Franchement j'en ai entendu de toutes les couleurs, comme tous les non-sco je pense... Heureusement qu'il y avait aussi des moins réfractaires, voire des enthousiastes... rares, trop trop rares. Heureusement y'avait internet pour me remonter le moral et me redonner confiance. Un moment... Quand ça ne partait pas en vrille à cause de rabats-joie... Heureusement j'ai trouvé des témoignages et des réflexions qui me confortaient dans notre choix, des sites. Car plus d'une fois je me suis demandé si nous faisions VRAIMENT le bon choix, si nous n'étions pas en train de priver notre fils de quelque chose d'essentiel... si tous ces gens n'avaient pas raison...
Un manque de confiance qui venait puis s'en allait. Je trouvais ça super d'offrir notre disponibilité à notre fils, de toutes façons on ne trouvait pas de boulot qui dure... Alors quelques galères de thunes (bien pesantes aussi) quelques prises de tête avec les assistantes sociales du RMI (on n'accepte pas de bosser pour toucher à peine plus que le RMI)... mais ça dépend des personnes sur qui on tombe.
Dommage que tout ça m'ait déstabilisée, en plus Louis était bien dans sa peau et s'éveillait bien... Mais je pensais déjà à la suite et j'ai gâché un peu l'ambiance en anticipant sur ses 6 ans... Heureusement super-papa était là pour, en fin de compte, dédramatiser et zenifier les choses...
On a aussi joué à des jeux de société traditionnels qui ont bien aider dans l'apprentissage des nombres et du calcul.
Vers ses 4 ans nous faisions une courte séance de "travail" de temps à autres : jeux de lettres, traçage... Mais la plupart des apprentissages se sont fait d'eux même et par les jeux, les livres, les cdroms, par la vie.
(Très) petit à (très) petit on en est arrivés à une séance par jour 4 jours par semaine... sauf quand il y avait des potes et quand on avait vraiment pas envie... et quand on avait oublié... ou fait autre chose... ou... décidé qu'on était en vacances...
On l'a inscrit à une activité d'éveil musical puis, plus tard en remplacement, au judo. Pas mal de balades-découvertes, de bibliothèque, puis ludothèque... encore des livres, des vidéos, des cdroms... des affiches... des échanges postaux...
On a essayé des méthodes de lecture, jusqu'à trouver celle qui nous parlait : Pilou et Lalie (qu'on a jamais finie). Mais les essais ont servi aussi.
Peut-être qu'on s'y est pris un peu trop tôt, on aurait pu attendre et éviter quelques prises de tête... mais... ça s'est passé comme ça pour nous...
Peu de déplacements en « vacances » : pas les moyens. Très dommage je trouve.
J'ai appris au fur et à mesure à ne pas me sentir obligée de justifier notre choix... de toutes façons ça revenait tellement sur le tapis que ça ne me touchait plus comme avant... ça a même finit par faire marrer... on devine les questions, on observe la tête des gens...
Prochaine étape : la 1ère vraie non-rentrée... là je rigolais moins, c'est que j'avais été bien formatée par mes 16 ans passés à l'école et j'avais été alertée par des récits d'inspection qui se passaient mal. Résultat : j'avais grand peur de l'Inspection Académique.